Nouvelles du 14 juillet (plus tard)
Après mon réveil brutal j’étais sur le point de partir lorsque j ai entendu le vrombissement d’un moteur puis sortant de la brume une vedette avec 2 personnes…
Je leur fait des signes ils s’arrêtent un gars me dit qu’ils vont sur Nuuk et Qaqortoq c’est tout. En le voyant repartir j’ai un frisson et je me dirige vers Qaqortoq qui est tout droit.
Et si j’étais parti ils m’auraient percuté en arrivant à cette vitesse propulsés par les 2 moteurs de 250 chevaux.
Malgré la brume je pars mais, n’y voyant pas à 50 m et mes vitres embuées je suis oblige d’arrêter de pédaler toutes les minutes mais 1h plus tard Kim m’envoie un sms inquiet une grosse tempête arrive demain je n’ai plus le choix j habitue mes yeux a la brume et à la moindre ombre suspecte et je fonce.
En milieu de matinée mon radar anti-collision s’affole un cargo venant de Qaqortoq surgit et voyant que je ne montrais aucun signe de détresse s’éloigne à nouveau.
Vers midi la brume se dissipe et je me trouve en face d une barrière de rochers. Je tente de passer au nord mais abdique au bout de 20 minutes… impossible de contrer le courant je reviens et trouve un passage inespéré…
Un œil sur le GPSet l autre sur la boussole pour le cap de Qaqortoq et je m enfile dans un chenal aussi large que le Rhône mais avec l’incertitude d’où j’allais arrive peut-être une impasse. Deux heures après le chenal se sépare en deux j opte pour partir a gauche…
Je ne sais pas pourquoi… mais je change d’avis au dernier moment et mets le cap sur tribord judicieux choix qui me fait rencontrer un petit bateau à moteur d’où un homme fumant me confirme la direction de Qaqortoq.
2h après avoir traverse un dernier bras de mer je m’engage dans le chenal menant à Qaqortoq à environ 3h.
Je vois quelque chose d’étrange… il y a un iceberg que le vent a sculpte à la silhouette de My Way. A 17h30 j arrive au port vide de toute énergie en remerciant My Way.
Apres avoir été cherché la clé chez Kim je suis rentré prendre une douche et enfin dormir dans un lit qui ne bouge pas. Mais le sommeil m’a encore fuit, laissant place à des douleurs insupportables aux genoux. J ai encore du mal a récupérer complètement l’usage de ma main droite engourdie ayant agrippé tellement fort My Way tout en pédalant dans les moments difficiles ces deniers jours. Herluf m’a appris que l’allemand qui se trouvait près du cap Farvel avec son voilier avait renoncé à traverser l’Atlantique et préfère l Islande.
Quant à moi je vais voir si mes genoux récupèrent… Voir aussi si le problème décelé au pédalage comme si une algue s’était enroulée autour. Je m’en suis aperçu dans le chenal et dans le port a mon arrivée… J’espère que ce n’est pas grave. Je vais enfin surveiller la météo et voir ai les conditions se stabilisent.