Le Noël d'Alizé
Il est bientôt Noël,
Dans le petit village,
C'est une grande nouvelle,
Pour tous les enfants sages.
L'hiver hier soir,
En déposant son manteau,
Leur a fait sans le savoir,
Leur premier beau cadeau.
Ils courent comme des fous,
Emmitouflés contre le froid,
Pourpres sont leurs joues,
Criant à perdre leur voix.
Le vent tourbillonne,
Sur la vallée enneigée,
Les flocons papillonnent,
En étoiles argentées.
A la nuit tombée,
D'étranges bonshommes,
Aux formes figées,
Doucement s'endorment.
L'eau du ruisseau,
Court sous la glace,
Comme une deuxième peau,
Il revêt sa carapace.
Malgré tout ce bonheur,
Sous les toits endormis,
La petite Alizée pleure,
Tout au fond de son lit.
Elle sait qu'à l'aube demain,
Son père et tous les villageois,
Couperont les petits sapins,
Tout là haut dans les bois.
Dans le monde qu'elle imaginait,
Les arbres étaient ses amis,
Tous les habitants de la forêt,
Des plus grands aux plus petits.
La nuit maintenant s'est parée,
En s'illuminant de diamants,
De son plus bel habit de soirée,
Qui brille là haut au firmament.
Alizée des larmes, pleins les yeux,
Surprend une étoile filante,
À genou elle fait alors un voeu,
Récitant de sa voix suppliante.
Elle s'endort le coeur rempli d'espoir,
Et rêve à un monde si merveilleux,
Où ceux qui écrivent certaines histoires,
Ne détruiront plus pour se sentir heureux.
Bien sûr, vous l'avez tous compris,
Ce poème n'est qu'un récit imaginaire,
Mais il est le reflet de la terre où l'on vit,
Et j'ai peur que l'on ne puisse rien y faire.
Pourtant, ce petit village existe,
Et si vous venez y réveillonner,
Vous verrez qu'une légende persiste,
Et je suis sûr que vous serez étonnés,
De voir que pour cette nuit magique,
Se dressant près de toutes les cheminées,
Tous les petits sapins sont en plastique,
En souvenir du Noël d'Alizée.
(Le Noël d'Alizé. Copyright © Didier Bovard 2002)
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