Little Joe
Du fond de ma mémoire,
Remonte une vieille histoire,
Que je vais vous raconter,
Si vous me le permettez.
C'était il y a longtemps,
Je sais plus exactement,
Mais ça se passait là-bas,
Dans l' fond de l'Arizona.
Au temps où les indiens,
Mangeaient tous à leur faim,
Que les troupeaux de bisons,
Se comptaient par millions.
Dans une petite ville,
Surnommée Cartoon Ville,
Vivaient des gens paisibles,
Je dirais même dociles.
Et comme le paradis,
Sur terre c'est des conneries,
Y avait les hors-la-loi,
Pour pimenter tout ça.
Même le vieux shérif,
Qu'était un peu chétif,
Ni pouvait pas grand-chose,
Vu qui l'avait d' l'arthrose.
Alors, me direz-vous,
Ces bandits, ces voyous,
Faisaient tout ce qu'ils voulaient,
Si on ne les arrêtait.
Et oui c'était bien ça,
Jusqu'au jour où arriva,
Dans ce petit bled paumé,
Un p'tit homme balafré.
Il devait cette cicatrice,
À une lame de supplice,
Qui devait lui découper,
Son scalp si bien peigné.
Mais toucher à ses cheveux,
Il en devient teigneux,
Ce n'est pas les Cherokees,
Qui diront qu' j'ai menti !
Ce fût une vraie tornade,
Une sacrée pétarade,
Si bien que la tribu,
Dans les bois a disparu.
De nos jours encore persiste,
Pour les curieux touristes,
Une légende des plus tenaces,
Venez, suivez la trace.
D'un petit homme tranquille,
Qui sauva Cartoon Ville,
D'une bande de mécréants,
Qui le regrettèrent longtemps.
Tout ça parce que leur boss,
Voulu chercher des crosses,
Un matin chez le barbier,
Où il se faisait raser.
Il sortit son revolver,
À la vitesse de l'éclair,
Et une volée de plombs,
Tomba leurs pantalons.
Pour garder leurs chemises,
La fuite était de mise,
Là haut dans la forêt,
Les Peaux-Rouges attendaient.
Les bandits perdirent la face,
Et du même coup leurs tignasses,
Cartoon Ville retrouva la paix,
Un beau jour au mois de mai.
C'était un p'tit homme balafré,
Qu'il ne fallait pas fâcher,
De mon histoire c'est le héros,
On le surnomme LITTLE JOE.
(Little Joe. Copyright © Didier Bovard 2003)
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