La camarde
Quand il est l'heure de partir,
On ne peut que se mettre à genou,
Il y a un temps pour vivre et pour mourir,
D'accepter cet ultime rendez-vous.
Avec celle qui de tous temps,
Nous fait trembler, nous fait pleurer,
Comme la furie d'un océan,
Sur lequel on ne peut que prier.
Elle vous fauche en pleine gloire,
Empêche les enfants de rêver,
Elle ne laisse que peu d'espoir,
Même si on ne l'a pas méritée.
Sur tous les champs de batailles,
Ou dans le fond de son lit,
Elle nous ouvre ses entrailles,
En enfer ou au Paradis.
Elle n'est pas le fruit du hasard,
Ou Déesse Fortune chez les romains,
Elle arrête l'horloge du vieillard,
L'aide à monter dans son dernier train.
Même si souvent elle est cruelle,
Et de la souffrance on soit libéré,
On se dit parfois qu'elle est belle,
Pour que l'on puisse mieux l'accepter.
Il vaut mieux l'avoir dans l'âme,
Que de la voir autour de nous,
Ne plus sur elle, verser de larmes,
Pour un être qu'on aime avant tout.
Elle pourrait parfois nous frôler,
Que l'on soit riche ou misérable,
Mais sans vouloir nous emprisonner,
De ses ailes impitoyables.
Alors, j'ai envie de lui dire tout bas,
Pour ne pas trop la déranger,
Reste encore au moins à deux doigts,
Avant que mon heure, se mette à sonner.
(La camarde. Copyright © Didier Bovard 2003)
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