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28 juillet 2016
Mercredi 27 juillet 2016
Hello! GAME OVER… comme si le Groenland voulait me garder après avoir doublé le cap Farvel pour la 3ème fois depuis 2012. Dimanche en fin d’après-midi, un vent violent de sud-est s’est levé. Les déferlantes n’ont pas cessé d’assaillir My Way jusqu’au matin, fissurant son mât. Plusieurs fois, j’ai cru qu’on allait exploser. Le calme revenu, je constatai que mes efforts avaient été anéantis en quelques heures. Je décidai alors de retourner à Qaqortoq, suivi par Gris-Nez (Centre de sécurité maritime basé en France). Il me fallut 26 h de pédalage non-stop pour rentrer. A minuit, en pleine obscurité, je cherchais mon chemin entre les îlots et les récifs. A 1 km de l’arrivée, mon pédalier se durcit à ne presque plus pouvoir pédaler. Si ce problème était survenu en mer, cela aurait valu l’intervention des gardes côtes. Je mis 1h pour rentrer au port, les genoux ayant doublé de volume sous l’effort. Après 17h de sommeil, je dois maintenant essayer de revendre eau et nourriture pour payer nos billets de retour, car l’aventure s’arrête là. Trop de signes me l’on fait comprendre, mais la déception est grande.
Le projet Viking restera un très bon souvenir, fait de rencontres et de découvertes que seuls les Vikings et quelques Inuits ont découvert avant moi, à la seule force humaine. J’en conclu que le projet Viking devait rester sur ces terres. J’aurai tout de même une belle histoire à raconter aux enfants des écoles s’ils veulent me réinviter, car j’en retiens une nouvelle grande expérience, bien plus forte que si j’avais seulement traversé l’Atlantique. Je me suis découvert une force mentale insoupçonnée, bien que j’en paie le prix fort physiquement en ce moment. Les deux dernières sorties correspondent à 850 km en 10 jours! D’autre part, une étrange sensation restera toujours présente, comme si My Way avait été guidé par une patte géante pour revenir à la côte et protégé des dangers. Je me souviens avoir percuté un récif pendant que je dormais, ce qui m’a tiré de mon sommeil. Je me suis alors rendu compte que, juste avant le choc, entraîné par le courant, My Way est passé entre deux énormes rochers qui l’auraient aisément coulé s’il les avait touché, mais il a continué son chemin pour entrer dans un petit lagon, perdre de la vitesse et s’arrêter contre le récif, sans aucun dommage… Le seul livre que j’aie pu lire deux jours plus tôt fut le conte pour enfants écrit de ma main pour la fondation « Une chance, un cœur », dont le titre est « L’esprit de l’Ours »…
Un immense merci à tous ceux qui m’ont aidé et encouragé. Takuss.
PS : Les enfants, j’ai jeté les bouteilles contenant vos messages dans la mer du Labrador!
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